CH - Blonay-Chamby

[Chantemerle]

Salut,

Puis-je demander si le Blonay - Chamby a des plans pour retourner ces 5 locomotives à vapeur en ordre de marche:

* Olot - Gérona G 3/5 (232T) n ° 23 - qui ne semble pas avoir été restauré depuis l'arrivée au musée.
* Zell - Todtnau G 3/3 + 3/3 (030 + 030T) Mallet locomotive 104 - qui ne semble pas avoir fonctionné depuis les années 1970? Un magazine britannique avait un rapport récemment que le chemin de fer Brohltal en Allemagne étaient intéressés à l'acheter pour une utilisation sur leur ligne?
* Nagold - Altensteig G 5/5 (050T) n ° 99193 - que je comprends est un peu «charbon-faim»?
* Le Locle - Le Brenets G 3/3 (030T) n ° 1 Le Doubs.
* Mulhouse Tramways G 2/4 (222T) n ° 7 La Dolley, qui je pense aussi n'a jamais couru au musée? Est-il trop faible puissance?

Sur les 5, je est particulièrement aime voir à nouveau 23 et 104 terme, surtout si à une date ultérieure, ils ont pu visiter le réseau Chemin de fer rhétique sur une visite.

Chris

[Le lampiste]

Il est vrai qu'avec une telle machine, le Brohltalbahn pourrait exploiter l'entièreté de sa ligne en vapeur, la section terminale étant très pentue.

[Ferrovius]

Bonsoir Chantemerle
Je reviendrai en janvier, étant actuellement en voyage.

[Ferrovius]

Bonjour

Au sujet des machines à vapeur pas encore remises en service au BC (Chantemerle, 27.12.2015), voici quelques éléments de réponse:

- La remise en service d'une machine à vapeur coûte entre CHF 150'000 et jusqu'au demi million (c'est à 8/10% près le même montant en Euros), cette dernière somme surtout s'il y a des problèmes au niveau de la chaudière ou du foyer. Franchement l'infra du dépôt et - de plus en plus - dans un environnement super compétitif au niveau des musées sur la Riviera lémanique - la présentation/communication aux non-amateurs/"grand public" pour les attirer dans un vrai musée, sont autant une priorité. Donc tout l'argent dispo pour les investissements ne peut pas toujours aller dans le matériel roulant, et encore moins dans les vapeurs uniquement.

- Un CF - musée est tôt ou tard (et plutôt tôt que tard pour sa bonne marche et sa pérennité, voir ce qu'on lit parfois sur ce forum...) rattrapé par les réalités économiques. De combien de machine avons-nous besoin pour le service? Quelle est la charge pour les responsables de ces révisions ainsi que les bénévoles (exclusivement dans notre cas) pour maintenir le parc actif en service? Au BC nous avons 5 machines en service; soyons francs, c'est probablement une de plus que nécessaire. C'est très bien, mais il y a des gens (bravo, plutôt nos jeunes) qui ont passé depuis début novembre leurs samedis (et aussi parfois un jour en semaine) avec marteau à clous (air comprimé) et brosse tournante métallique dans le foyer et la boite à fumée de 3 machines pour les présenter à l'inspection des chaudières. En plus nous avons détubé et sommes prêts à retuber une machine, donc il a fallu aussi faire ces mêmes jobs dans sa chaudière. Notre inspecteur est lui-même intéressé par ce que nous faisons et donc pas enquiquineur, pour ne pas écrire em... (comme certains autres "inspecteurs experts" qui - de plus en plus - compliquent la vie et l'exploitation de CF-Musées). Mais il veut que cela soit bien fait et ne pas ressortir lui-même noir de ces endroits. Il est attendu le 28 janvier et on est prêt.
Je ne sais pas si la plupart des forumeurs qui nous lisent ont une idée de ce que que cela représente comme travail (hyper salissant)? Je ne parle pas du ou des responsables de ces chantiers, qui doivent tout coordonner et vérifier. Ils ont une vie professionnelle et familiale (dans notre cas pour le responsable vapeur: 3 enfants, plutôt en bas âge) en dehors du BC. Il faut donc un rapport raisonnable entre coûts (pas seulement financiers je précise bien) et utilisation. La donne change un peu quand il y a des pros, mais tout le monde fait un calcul de rentabilité, à moins qu'un sponsor paie la réfection dans un atelier tiers ET le suivi de l'exploitation de la machine. Même en Suisse et si on se débrouille plutôt bien au BC en ce domaine de la recherche de fonds extérieurs, on n'est pas en Angleterre pour la fréquence de ce genre d'individus (et il y a des gens qui préfèrent les électriques anciennes, c'est leur argent et c'est eux qui déterminent où vont leurs dons, dès que la somme atteint un montant important).

- J'ajouterai une évolution intéressante: dans la période initiale, mettons 1965 - 1990, il fallait qu'une machine roule et que la chaudière soit (plus ou moins) en ordre; si ça tapait ou ça pissait un peu, bon c'était pas super, mais on faisait avec. D'ailleurs la vapeur en en service régulier, surtout sur les VE en fin de vie ou même à la SNCF (cf les 141R d'Annemasse), c'était assez, voir très folklo en ce domaine, surtout pour la mécanique; alors qu'au moins nos machines étaient propres! De nos jours, d'une part les personnes qui s'occupent de vapeur sont devenues plus expertes et perfectionnistes + les organes de surveillance sont devenus très exigeants.
Dernier point: toute utilisation intensive d'une locomotive à vapeur implique qu'elle soit en parfait état mécanique et thermique. Si ce n'est pas la cas, la panne n'est pas loin. Donc il faut fiabiliser les machines, ce qui passe par leur mise au point à un niveau élevé. C'est un travail que font actuellement certains CF touristiques en F, mais l'apprentissage a été parfois dur (ce que les anglais appellent Learning Curve = courbe d'apprentissage, souvent douloureuse pour l'ambiance au dépôt).

- Pour les machines HS du BC en particulier, il y a bien sûr des idées sympathiques qui flottent dans l'air, avec - vu le profil de notre ligne - toujours la question de l'utilisation potentielle des petites machines (la DT c'est bien, mais il faut 2 équipes de 2 personnes, ce qui, à l'âge où tout le monde doit être diplomé OFT et avoir moins de 70 ans, ne s'arrange pas chaque weekend). Pour les grosses, la consommation de charbon est un élément de leur coût de fonctionnement. Le charbon est actuellement à CHF 560-575 / mt rendu BC et si le prix du charbon baisse, celui qui convient aux machines (et au voisinage lors de l'allumage ou en service) est très *niche" avec des variations de prix minimes par rapport au charbon comme commodité de masse; de plus la taxe CO2 en CH va doubler ces prochaines années à pratiquement CHF 100/mt.
Ce qui est sûr c'est qu'on ne vend pas les bijoux de famille.
Par contre, il n'y a pas d'opposition absolue à un prêt à long terme, mais seulement à des gens qui ont une histoire solide ("track record"); farfelus s'abstenir. On a déjà discuté dans le passé du prêt de certaines machines (99193 par exemple et Mallet 104 en expo), mais finalement pour des raisons propres à nos partenaires potentiels, cela ne s'est pas fait.
Pour le reste, rien de très concret: l'idée de remettre le Doubs en service avec sa rame (c'est tout en l'état original 1890) est bien sûr très tentante, mais alors on va se retrouver avec 3 machines en service (sur 6) qui feront moins de 250 kms/an et on retombe sur les points mentionnés ci-dessus.

PS: si vous êtes prêt à considérer une contribution à 6 chiffres (disons CHF 200/250K) pour remettre la rame de 1890 du Régional des Brenets (Doubs + BD + AB) en service, on veut bien vous envoyer notre IBAN en MP. Il devrait alors être possible de réviser en interne certaines priorités!



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[edouarddenis]

J'ai rarement lu un exposé aussi complet et sensé face à la tribu des "YAKAS" ! Bravo...

[Storm]

La "tribu des YAKAS" c'est bien les braves couillons qui payent un billet pour monter dans le manège, c'est ça?

Alors oui, la réponse est claire et argumentée par contre, ton intervention, je la trouve plutôt hautaine limite insultante....

[edouarddenis]

Je n'ai traité personne de couillon...l'insulte est à trouver dans le chef de ceux qui donnent à une intervention un sens imaginaire et fantasmé...

[Tyrphon]

Il y a longtemps que "Brave couillon" n'est plus une insulte.
Cela dit, l'immense majorité des "braves couillons" (= payants, donc) ne distingue pas vraiment une machine à vapeur d'une autre. Ce qui compte, c'est que ça fasse tchoutchou et qu'il y ait des voitures à plateformes, le tout assimilé à un train du far west. Ce ne sont donc certainement pas des Yakas.
Cela dit (bis), il ne faudrait pas non plus traiter de yaka tout amateur éclairé qui pose une question... et reçoit une réponse claire et argumentée .
En conclusion, les Yakas sont une infime minorité, non pas de couillons, mais de casse-couilles.

[Storm]

:maitre: Je n'ai traité personne de couillon...l'insulte est à trouver dans le chef de ceux qui donnent à une intervention un sens imaginaire et fantasmé...

Alors mon ami, si "la tribu des yakas" n'a pas un sens péjoratif va falloir que je reprenne des cours de "français" Ayant pour habitude de lire ce qui est écris, je maintiens ce que j'ai dit: ton intervention est déplacée et limite insultante envers Chantemerle qui pose une question (et fait l'effort de le faire en français). Ferrovius lui répond, point. Je ne vois pas pourquoi tu viens la ramener Tu n'en fais pas partie de cette tribu? Tu es de laquelle? Celle des "fokon" ?

[BG1000]

.....Pour le reste, rien de très concret: l'idée de remettre le Doubs en service avec sa rame (c'est tout en l'état original 1890) est bien sûr très tentante, mais alors on va se retrouver avec 3 machines en service (sur 6) qui feront moins de 250 kms/an et on retombe sur les points mentionnés ci-dessus......

Bonjour

Je croyais que pour la rame Doubs, c'était la non propriété par le BC, de la machine qui retardais/empêchais une restauration, de peur de voir la machine partir, même contre les thunes dépensées à la restauration.

BG

[pelican]

Mode modo on :

On se calme ...

Mode modo off

et dire que je connais les 2 gugusses ... et c'est pas des yaka ...

[Ferrovius]

Bonsoir BG1000
- La rame des Brenets, appartenait formellement aux CFF qui l'avaient sauvée (ou l'avaient reçue en don), lors de l'électrification des CMN (début des années 1950), pour figurer dans un musée du rail qui a finalement été réalisé à Lucerne bien plus tard et sous une structure juridique indépendante des CFF.
- Le BC n'ayant pas vocation de conserver à l'abri du matériel de tiers, l'alternative était donc un départ de cette rame de notre site ou une cession au BC. La question a été réglée il y a une dizaine d'années (sjmsb) par un accord CFF/BC, avec consultation des CMN. Il y a donc un document écrit qui est clair sur le titre de propriété du BC.
- Le BC - avec la loc RhB 1 "Rhaetia" - avait appris sa leçon assez tôt, vers 1980. Même situation de base et demande de retour définif aux Grisons, alors que nous avions mis du temps et de l'argent sur cette machine. L'affaire s'était réglée entre gens raisonnables. Mais bon, si on peut éviter ce genre de controverse, c'est mieux, car il y a toujours des "va-t'en guerre" et dans une société où chaque membre à une voix, il faut que la majorité soit raisonnable.
- Depuis, tout véhicule tiers est en principe bienvenu pour une période déterminée mais limitée de roulement/service et ce malgré des demandes d'hébergements à moyen/long terme, qui ont toujours été refusées. Franchement, pour éviter les bringues et autres emm..., il faut faire très attention avec ce genre de situation. La bonne volonté, le "c'est un ami" et autres grands sentiments ne sont plus là quand ça tourne en eau de boudin. Il faut donc avoir des docs (conventions ou contrats) écrits et signés béton, sinon...
- D'ailleurs l'entreposage et/ou la location pour service actif de locs/véhicules appartenant à des tiers est une situation fréquente en UK ou aux USA. Il y a eu de nombreux cas sanglants (où le fric fini par aller aux avocats...) lorsqu'il y a mésentente entre les parties, voir des ferraillages lorsque le propriétaire disparait de l'écran.
- Toujours se souvenir de cette règle: sauver un véhicule est - dans 99% des cas - le moment le plus facile de l'opération, mais il faut ensuite s'en occuper et durer.
A bon entendeur, salut.

[rail1435]

Merci Ferrovius pour ces explications fouillées. Je ne peux que féliciter la stratégie du BC. En France aussi, on a pu voir des drames au décès d'un membre qui était propriétaire légal d'un engin de traction nécessaire à l'exploitation. Les héritiers veulent des sous et n'ont parfois pas d'état d'âme par rapport aux investissements en heures et euros consentis par l'exploitant.

[Ferrovius]

Bonsoir
- la JS 909, qui a fait son show au CFBS, est de retour en Suisse et fait un petit détour par Morges en présentation BAM 6, car elle a circulé sur ce réseau entre les années 1920s et 1943 (date de l'électrification). Le Bière - Apple - Morges est devenu entretemps MBC.
- Après passage au Kärcher dans les garages de Frederici Special, elle a été déchargée ce midi sur le site du prochain Comptoir de Morges, après mise en place d'une voie provisoire (c'était plus simple à St Val...).
- Voir http://www.blonay-chamby.ch/?page=p_news&id_p_p=238
- Elle y restera une dizaine de jour avant de rejoindre les voies du Blonay-Chamby où elle est attendue pour le traditionnel festival suisse de la vapeur à Pentecôte 2016, avec 3 jours de circulation principalement en vapeur (5 machines prévues), mais aussi avec des trains confiés à nos locs et automotrices électriques anciennes.
- Un carrousel dense de circulations entre 09.30 et 18.00 qui devrait satisfaire même les amateurs les plus "intensifs".
- Pour les autres joies terrestres, il y a aussi le fameux stand des gâteaux faits maison, qui remporte toujours un grand succés.

[Ferrovius]

A peine remise de ses émotions en Baie de Somme, la JS 909, cette fois sous sa forme BAM 6 (où lle roula entre 1921 et 1943) est la vedette à l'entrée du Comptoir de Morges.

C'est devant elle que la ministre des transports du canton de Vaud, Mme Nuria Gorrite, aussi morgienne, à inauguré ce comptoir. Elle nous a dit une fois avoir bien connu le Blonay-Chamby dans son enfance, car un ami de son père aimait bien les trains et emmenait toute la famille au BC. Ca nous fait un petit coup de vieux, mais on a commencé en 1968, donc...

Elle repart le 4 mai pour un dernier transit routier vers Vevey, afin d'être prête et disponible lors du festival vapeur de Pentecôte. Tous les détails sur http://www.blonay-chamby.ch