Tirées de "Voie étroite", deux nouvelles photos de Combres-Les Eparges. Un imposant blockhaus semble avoir été construit par les allemands à proximité du BV. Il n'en reste rien.
La ligne de la SE ayant connu de grandes vicissitudes sur le terrain comme dans le temps il m'a paru utile d'essayer de résumer globalement ses aventures au moyen d'une carte retraçant une partie de la région autour de Verdun, de 1914 à 1918.
La ligne est surlignée de pointillés jaune.
Le trait continu bleu marine représente le front au déclenchement de la bataille de Verdun, soit le 21 février 1916.
En effet, après la victoire de la Marne (5-12 septembre 1914) le côté ouest de la région de Verdun a été dégagé par le repli allemand. Mais l'effort ennemi s'est ensuite porté sur le côté sud-est de la région de Verdun avec des tentatives pour atteindre la rivière Meuse et couper la liaison ferroviaire Lérouville-Verdun. Ce but a été atteint et a formé le "saillant de St Mihiel" (au sud de la carte) qui n'a été résorbé qu'en 1918 par une offensive américaine. Mais les allemands n'ont pu élargir ni déboucher de ce saillant, arrêtés par les terribles combats des Eparges et des bois de St Rémy la Calonne .
De la
mi-septembre 1914 au 21 février 1916 :
La ligne se présente ainsi: au nord on a vu que, jusqu'à Damvillers, les allemands l'ont utilisée en amenant du matériel de prise et même d'Allemagne tout en rajoutant des antennes. Un petit trafic manuel ou hippomobile a pu subsister jusqu'à Azannes. De là et jusqu'au nord de Vaux, la ligne s'est trouvé dans le no man's land et a certainement été détruite par l'artillerie, comme le village d'Ornes.
Peut être Vaux a-t-il continué à être desservi pour son embranchement ALVF évoqué plus haut, en continuant vers Eix et peut être des villages comme Chatillon ou Haudiomont, tant qu'ils restaient hors de portée de l'artillerie allemande.
"Voie Etroite" évoque la pose d'une troisième file de rails sur la partie de ligne SE Verdun-Vaux, à partir de Belleville, faubourg de Verdun. Il est vrai que le désarmement des forts (dont on devait se mordre les doigts ensuite...), décidé en août 1915, a certainement généré des transports de pièces d'artillerie lourdes vers d'autres fronts. L'usage de la VN pouvait être opportun. Toutefois avec des pentes de 25 pour mille et des rayons de courbes de 150m, je reste dubitatif...
Coupée après Combres-Les Eparges jusque vers Apremont la ligne fut à nouveau utilisée par les allemands. On le verra. Il ne restait qu'un moignon de ligne côté français, d'Apremont à Commercy, 15 km, inutilisable. Le matériel replié sur Commercy, 3 machines et une trentaine de wagons, a été transféré fin 1915 vers Bar le Duc pour usage sur l'ancien Meusien, nous dit "Voie Etroite".
Du 21 févier 1916 à 1918 :
On peut suivre sur la carte le tracé de l'avance maximale des Allemands : c'est le trait bleu marine épais et pointillé. (Les autres pointillés divers indiquent l'évolution du front aux dates indiquées). L'offensive allemande atteint Fleury et Vaux et, à l'est, vient border les "côtes". La ligne passe en quasi totalité, sauf le moignon de Commercy et la zone de Verdun-ville, dans la zone allemande ou le no man's land, ce qui signifie, dans ce dernier cas, sa destruction totale.
La légende de cette photo indique : attaque de soldats français à Fleury (devant Douaumont).
En reprenant notre route nous voici à Herbeuville.
Remarquer bien le pignon de cette jolie halle...
C'est bien la même que l'on découvre au fond de cette photo, dont les voies de gare sont visiblement occupées par du matériel VN...
On en reparlera tout à l'heure en passant à Vigneulles.
De nos jours.
Après Herbeuville, c'est Hannonville. Toujours des petits pommiers. (extrait de "Voie Etroite")