par rms olympic » 28 10 2022 à 12:53
Si un passionné pouvait (ce que malheureusement, pour des motifs personnels, je ne pourrais, mener à bien), qui avaient disposé de navires à vapeur, le plus souvent "à roues", ce serait une rétrospective de grand intérêt, concernant les Lacs de Annecy et Le Bourget.
Rappelons, en ce qui concerne :
1° Le "Lac du Bourget"
Sur ce lac, il faut remarquer que divers bateaux à vapeur y avaient navigué. De plus, grâce eu canal, navigable, de Sâvière, qui relie le lac au Rhône, non seulement, la navigation y fut très active en seconde moitié du XIX ème siècle, puis par la suite, plus localisée sur la lac lui-même.
Parmi les principaux vapeurs y ayant navigué, il faut surtout citer les unités provenant de la "Cie "Les Parisiens", à savoir : "La Savoie" (250 passagers) initialement sur le Rhône (ex "Parisien n°6"), puis affecté, définitivement, au Lac dès les années 1890 et le "Hautecombe" (120 passagers), venant également du Rhône et de la Saône, (ex "Parisien n°5") et affecté au lac à la même époque. Ces deux navires, très populaires (NB : La Savoie, étant le plus confortable et le plus grand des deux !) naviguèrent jusqu'en 1922, où ils furent arrêtés ; des vedettes légères de 50 à 80 places, pourtant plus rustiques, leurs ayant été préférées !- D'autres vapeurs y naviguèrent en début du vingtième siècle, mais plus éphémères, comme, le "Hirondelle" ou, plus petit, comme le "Ville d'Aix" (70 places), lui à hélice, de 1901 à 1922.
Vers 1930, un retour (!) vers des unités plus grandes fut engagé, outre un nouveau "Savoie", (ex Bateau-Mouche de la Seine, convertis au Diesel et à hélice), un dernier vapeur à aubes, assez luxueux, venant de Lyon, ex navire de contrôle du Rhône des P & C de Lyon, est mis en service. Assez imposant, il navigua sous le nom de "Cygnes du Lac", puis, après rénovation vers 1946 (chauffe au mazout, installation d'une timonerie fermée, par exemple), il navigua jusqu'en 1954 sous le nom de "Ville d'Aix", puis il fut abandonné avant d'être, par la suite, convertis à quai, en dancing flottant et sa coque incendiée vers 1969, il disparut vers 1973.
2° "Lac d'Annecy".
Après deux tentatives, assez brèves, ce n'est qu'en 1861 qu'un premier navire à vapeur et à roues "Couronne de Savoie" fut mis en service. Ce vapeur, successivement propriété de la ville, puis vers 1892, de la nouvelle "CBV" et plusieurs fois refondus (en particulier en 1903) ne cessa de naviguer qu'en janvier 1913. Il transportait 250 passagers (400 à l'origine, selon d'autres sources ?) et disposait de salons sous le pont, cependant éclairés, non par des hublots, mais des sabords.
Un remorqueur à roues, le "Roc de Chère", fut mis en service dès 1963, mais ne semble pas adapté aux transports de passagers. Sa carrière parait assez peu connu, mais sur une vue fin des années 1890, il est visible, amarré, intact, à l'entrée du port de Annecy ?
Une entreprise indépendante, elle, fit construire à Nantes (Chantiers Oriolles, futur Babin et Cie) un vapeur à hélice : "Allobroges", assez voisins des vapeurs fluviaux de La Loire et de La Mayenne de l'époque. Ce petit vapeur pouvait transporter 150 passagers et ses armateurs firent une concurrence très vive avec le "Couronne de Savoie", pourtant, lui, plus confortable que ce petit "Allobroge". Ce vapeur à hélice, cessa de naviguer dès la mise en service du "Ville d'Annecy" en été 1900.
Un premier bateau à roues "demi-salon", le "Mont Blanc" fut mis en service (par la Cie issue de l'Allobroge ) en 1887. Il transportait 350 passagers en deux classes et était doté d'une machine à deux cylindres oscillants de 120 CV (NB : une machine similaire, mais plus faible, équipait également le Couronne de Savoie).
Dès 1900, un nouveau demi-salon, mais plus grand, fut mis en service, en fin de printemps, le "Ville d'Annecy" : 450 passagers, machine à cylindres fixes de 200 CV, puis, nouveauté : "éclairage électrique dès l'origine" (il semble bien que les deux autres, à l'occasion de travaux importants, en furent également équipé vers 1903).
Enfin, en 1909, c'est la mise en service du paquebot-salon (avec deux ponts) "France", véritable navire amiral de la CBV. Prévu à l'origine pour 700 passagers, en deux classe, il était propulsé par une machine à deux cylindres fixes. Dans les dernières années, il semble que sa capacité fut réduite à 500 passagers et uniquement, désormais, en classe unique.
Ces trois vapeurs cités avaient été construits par Esher Wyss à Zurich et disposaient d'une cuisine avec service de restauration. Après la guerre de 1914/18, il n'y eut plus qu'un service de consommations-bar à bord ; la restauration classique y étant abandonnée, sauf sur le "France" où il était proposé des "repas froids".
La mise hors service de ces grands vapeurs à roues intervint :
-Dès l'automne1952, pour le "Mont Blanc" qui fut remplacé par une unité Diesel de 170 places, un peu plus rapide : "Le Fier", malheureusement construite avec une coque, en bois.
- Malgré une refonte effectuée en 1952/53 (et avec une chaudière neuve, malheureusement encore...au Charbon !) , le "Ville d'Annecy" fut désarmé dès octobre 1958, puis livré au démolisseurs au début de 1960. Ce navire, qui d'ailleurs, était réputé le plus stable de la flotte et d'un bon confort, aurait été rapidement regretté, d'autant plus que des projets de conversions en Diesel-électrique, tout en maintenant sa propulsion par des roues, avaient été étudiés, vers 1955...Sans doutes, une très belle occasion négligée !
- Enfin, le paquebot "FRANCE", lui, après également des projets de conversions en Diesel-électrique et rénovations du navire, assez avancés et même chiffrés, fut mis hors service dès octobre 1962, remplacé par une, puis deux unités Diesel de 200 passagers chacune (NB : actuelles : "Belle Etoile" et "Savoie"). Ce "France" fut sauvé par un particulier qui, le fit parfois, naviguer au début (mais une seule fois avec des passagers), fut finalement amarré dans le milieu du Lac, mais coula, mystérieusement, en mars 1971, son propriétaire ayant pourtant, peu avant, envisagé de le doter d'une nouvelle chaudière au mazout, mais il disparut par 45 mètres de fond, où il repose toujours.
Avant de terminer avec ces vapeurs lacustres, il ne faut oublier, toujours sur le lac de Annecy, dès 1913, un premier "Savoie" à vapeur et à hélice, fut commandé par la CBV à un chantier naval de Le Havre, pour remplacer la "Couronne de Savoie" et, y assurer le service d'hiver. Ce petit vapeur, ressemblant beaucoup au SPIEZ du lac de Thoune, pouvait transporter 200 passagers. Sa carrière, après une mise au point délicate, ne parait pas avoir été très intense, car sur de nombreuses vues hivernales, c'était toujours : le "Mont Blanc" ou le "Ville d'Annecy" qui paraissaient y être engagés ! - Ce "Savoie" fut placé "en réserve" dès 1934/35 : date de suppression du service d'hiver, (sauf, un temps encore, une desserte réduite les mardis, marché à Annecy, et dimanches) des bateaux de la CBV. Un projet de conversion "au Diesel", resta sans suite, mais le navire fut détruit dès 1940.
Voila un aperçu, un peu sommaire certes, des navires à roues des lacs Alpins, intégralement en territoire national. Il faut cependant regretter que : au moins le le "Ville d'Annecy" et/ou Le "France" pour Annecy, ne furent pas sauvés, maintenu vapeur (avec chaudières modernes au mazout) ou convertis "Diesel électrique", car c'étaient des unités pittoresques certes, mais incontournables de la vie du Lac !
De même, le curieux "Ville d'Aix" de Aix les Bains (ex "Cygnes du Lac") aurait lui également mérité un maintien, vapeur (ou éventuellement convertis au Diesel électrique), car c'était également une unité pittoresque !