Et pourtant, c'est un couteau suisse !
Comme je viens de travailler sur un modèle au 87e, je vous fais un petit topo avant de vous parler des reproductions.
Tout est extrait de là :
https://www.lesunimog.fr/index.phpEn résumé :
En 1946, un ancien ingénieur de chez Daimler-Benz division moteurs d'avions, Albert Friedrich, réfléchit à un tracteur agricole nettement plus polyvalent que le classique Deutz ou équivalent : il doit tout aussi bien tracter des remorques comme un tracteur routier qu'être équipé d'un tas d'outils agricoles.
Et bien sûr, il doit être tout-terrain, la garde au sol phénoménale étant obtenue par l'utilisation de ponts-portiques :
Le besoin est évidemment énorme en cet immédiat après-guerre, dans une Allemagne dont on connaît l'état.
Albert Friedrich engage deux ingénieurs, Heinrich Rößler et Hans Zabel, et le premier prototype est testé dès le 6 octobre 1946 :
Il est ici équipé d'une faucheuse (relevée) à l'avant et d'une charrue à l'arrière.
C'est à Hans Zabel que l'on doit l'abréviation « Unimog », qui provient du nom de projet allemand «
Universal-
Motor-
Gerät für die Landwirtschaft » (engin à moteur universel pour l'agriculture).
Par rapport aux tracteurs agricoles traditionnels, qui n'ont une prise de force ou une barre de relevage qu'à l'arrière, l'UNIMOG permet l'utilisation d'outils quasiment sur les 4 côtés, selon matériel, et permet de rouler à 50 km/h sur route.
L'Unimog est présenté pour la première fois en 1948 à un public spécialisé lors du salon DLG à Francfort :
Il y rencontre un franc succès, notamment en raison de ses excellentes caractéristiques de conduite en tout-terrain et sur route, de sa simplicité d'utilisation et de sa grande polyvalence.
Il répond au doux nom de "U25 série 70200", et comporte une tête d'auroch comme logo. "25" pour 25 chevaux, l'autre numéro étant celui du premier châssis.
Le faible puissance, associée à une bonne démultiplication, permet tout de même quelques prouesses :
... et une belle remorque US bricolée à l'aide d'un avant-train ("dolly") maison !
La même année a eu lieu la première fabrication de série dans l'usine des frères Boehringer à Göppingen, qui avaient déjà fourni des pièces coulées pour les prototypes.
Face à la demande croissante, venant également de plus en plus souvent de pays autres que l'Allemagne, les capacités de production des Boehringer ne sont plus suffisantes. Un contrat de reprise est conclu avec Daimler-Benz, dont le véhicule utilisait déjà un des moteurs Diesel de la gamme, et la production débute finalement en 1951 dans l'usine pour camions de Gaggenau.
Quelques rares modifications sur le véhicule, toujours commercialisé sous l'appellation « Unimog 25 PS », donnent naissance à la nouvelle série 2010. C'est sur le "401", successeur immédiat, que l'auroch est remplacé par la fameuse étoile Mercedes (1953) et que la calandre se simplifie, les phares étant à l'extérieur de celle-ci :
U25 "2010" à gauche, "401" à droite.
Les roues verront leur modèle changer plusieurs fois de dessin, être équipées d'un tambour anti-dérapant permettant l'accès à une cabine très haut perchée et munie de portières ridicules, et chaussées de pneus de plus en plus larges, généralement à crampons (pneus "agricoles").
Le série 400 (1953/1956) verra aussi apparaître des cabines fermées comme pour le 402, à l'empattement rallongé :
Tous ses véhicules auront non seulement un grand succès auprès des agriculteurs, mais aussi des pompiers, des forestiers, des aéroports (comme tracteurs de piste) et de nombreuses collectivités, sans oublier les militaires.