YVES a écrit:Par contre, la 030T Meuse n°51, ex-Saint Quentin-Guise, circula-t'elle sur la ligne
. En 1933, le département attribuait l'exploitation aux C.F.S.
Tiens, on parle encore de voie normale du NE ou des CFS dans ce forum, mais on se cache honteusement à la cantine...
Il va falloir faire votre outing et parler au grand jour des nobles et prestigieuses VNS départementales de l'Aisne, du Nord et du Pas-de-Calais, ou encore de Haute-Marne, de la Meuse ou des Vosges !Pour être exact, c'est l'avenant n°1 du 29 décembre 1927 de la convention ILNF du 7 février 1902 avec le département du Nord qui va confier l'exploitation de cette ligne de Don - Fromelles en régie à la CFS (Cie de Chemins de fer Secondaires), mais comme toutes les exploitations CFS, le personnel était NE (Cdf secondaires du Nord-Est), ce qui ne manque pas d'ajouter à la confusion entre les 2 sociétés soeurs.
La CFS a été créée pour permettre les exploitations par le NE de lignes en dehors du département de l'Aisne où l'IgC des VFIL veillait à ce que les comptes du NE ne soient pas altérés - notamment en raison des subventions versées - par des exploitations externes à l'Aisne, département d'origine des exploitations NE.
De plus, pour éviter de payer les impôts sur le capital en cas de fusion de sociétés, la CFS et le NE vont acquérir quasiment toutes les actions de l'ILNF après moults tractations avec les héritiers Michon, mais n'absorberont cette société que lorsque son capital sera quasi nul en 1956 après le déclassement et la revente des matériels des quatre lignes ILNF.
Ils procèderont de même avec le Marle - Montcornet en 1960, tandis qu'ils avaient perdu toutes les concessions des lignes de l'Aisne en 1952 avec la création de la RTA, pour fusionner en 1960 en CFSTA n'ayant plus que quelques lignes fer en affermage et des lignes d'autocars, puis fusionner en 1966 avec la CFTA (transformation de la SE en 1963) ... qui a encore évolué depuis ces 30 dernières années vers Transdev via Veolia.
L'affectation des locomotives entre le domaine privé des NE et CFS (en location au NE ou en propre...), et celles du département de l'Aisne est d'ailleurs assez opaque, tant pour les 030T Meuse, et 040T Fives-Lille que les autorails VH ou BD.
Mais on ne va pas revenir sur ce qui a énervé certain modérateur de ce forum... (cf.
Les automotrices VN du Nord-Est ici
viewtopic.php?f=8&t=12380 et
Les vapeurs VN du Nord-Est et des CFS viewtopic.php?f=8&t=12420) même s'il semble ignorer que les NE + CFS ont exploité des lignes dans les trois écartements :
- v60 (Ailette, Calvados),
- vm (CDA, reliquat CBR hors Marne, ILNF, VdC et TSGA)
- VN (SQG, RLF, MM, GM, affermages Nord et Est aux CFS, et ILNF-DF donc).
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Cette ligne de Don à Fromelles, était le seule de la société ILNF en VN, et reste encore très méconnue par certains aspects, dont le matériel qui y a circulé.
Jusqu'en 1927, son concessionnaire louait des locomotives au Cdf du Nord, ainsi qu'une rame automotrice "cage à poules" après la WW1.
Pour revenir à la question initiale : une 030T Meuse provenant de St-Quentin, avec un chef d'exploitation également de St-Quentin, c'est sûr.
Le livre de José Starck atteste cela, mais laisse un doute sur la n°51 parmi les Meuse (voir note n°1 du chapitre 11).
En effet, on note dans les archives déposées aux ANMT le levage d'une loc désignée n°5 sur le DF en 1948/1949.
José Starck propose (et je le suis dans son hypothèse) qu'il ne fut porté que le chiffre des dizaines, et que c'est une Meuse n°5x (avec x entre 1 et 9 qui a été oublié).
Le livre d'entretien de la 030T n°51 publié dans
Historail n°53 page 24 te donnera la réponse -> "
Fromelles de février 1950 à avril 1951" (à moins qu'il faille lire juin 1950 avec le "-6").
Donc, c'est sûr la 51 y a circulé début 1950, et seulement à cette date, pour une période suffisamment longue pour y être inscrite.
Vingt ans plus tôt, se produisait le terrible accident de Wicres du 23 avril 1931 à 13h45 qui a impliqué une (autre) 030 T Meuse lors du heurt d'un autocar qui a forcé le passage, faisant 8 morts, des ouvrières rentrant du travail posté de matinée, et 23 blessés.
A cette époque la n°51 était à St-Quentin, selon son livre d'entretien.
La loc est visible dans "
Le Grand Echo du Nord de la France" (du 24 avril 1931)
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k47621233/f0.itemMais le n° (débutant par un 5) n'est pas totalement lisible, notamment parce que la photo a été retouchée (à la main et au pinceau pour souligner les contrastes !), mais on voit sa soute arrière de charbon qui est en biais en partie basse comme toutes les Meuse du NE ou CFS...
sauf la n°51 qui avait une soute droite.
La partie supérieure de la soute arrière est en biais également avec une "prolonge" en saillie peu commune, que je ne retrouve sur aucune autre photo des Meuse NE.
Il me semble lire le n°54 ou 56 sans aucune certitude... mais il y a eu retouches au pinceau... donc à prendre avec des pincettes.
Publié dans "Le Grand Echo du Nord de la France" (du 24/4/31) , disponible sur Gallica
Le journal du lendemain 25 avril 1931 publie une photo du relevage de l'autocar mais pas de la loco :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4762124h/f0.itemLes éditions suivantes évoqueront surtout les obsèques des victimes, et on n'y parle plus des dégâts matériels.
José Starck publie également dans son ouvrage de témoignages page 170 une photo de meilleure qualité de la loc renversée, manifestement une 030T Meuse dont le n° n'est pas lisible, mais on voit très bien la "prolonge" peu commune en partie supérieure.
Publié dans " Le train Michon, une ligne secondaire aux pays des Weppes (1906-1951), juin 2020 (3éme édition)" par José Starck
Donc on peut attester que d'autres Meuse des NE/CFS (série n°51 à 68) ont circulé sur Don - Fromelles si on parle d'une 030T Meuse en dehors des 14 mois de 1950 bien attestés pour le n°51.
Reste à identifier les locomotives NE... mais je n'ai pas connaissance que d'autre livre d'entretien de ces machines (ou de chaudière) ait été préservé, mais je ne demande qu'à être comblé
