Embrayons...Après la guerre, on manque de tout : le fameux Plan Pons "distribue" la fabrication des camions en fonction des charges utiles et des possibilités des différentes entreprises qui n’ont pas disparu durant le conflit. Enfin, en principe…
L’approvisionnement en métaux et en caoutchouc reste cependant problématique jusqu’à la fin des années ‘40, tout le monde étant de toute façon logé à la même enseigne.
Mais SOVEL sera oublié dans le partage, sans doute parce que sa production est considérée comme marginale et même si… elle est loin de l’avoir été au final, au regard de la taille de l’entreprise.
Le hall de montage sur une réclame de 1942 :
… et une vue non datée, sans doute à la même époque faste :
Mais la quasi indestructibilité du matériel et la "mise à niveau" des carrosseries au fur et à mesure des années font que les commandes stagnent à présent à 20 ou 30 véhicules neufs par an, et que réparations et entretien ne suffisent pas à faire bouillir la marmite.
De plus, tous les constructeurs de camions vont lancer des nouveaux modèles à la fin des années ‘50 : BERLIET avec les GLA/GLB puis GAK, RENAULT avec le Galion, SAVIEM avec la série S puis, plus tard, UNIC avec les DONON et ESTEREL.
Ils ont pour avantage d’être de motorisation classique, à essence puis Diesel, donc de présenter un poids mort ridicule par rapport à celui des SOVEL (jusqu’à une tonne d’accumulateurs
) et, par conséquent, une charge utile nettement supérieure.
Les moteurs sont fiables et ne nécessitent plus l’entretien soutenu des camions d’avant-guerre, et l’essence est encore à un prix dérisoire, après des années de restrictions.
Et même si les 80 ou 100 km d’autonomie suffisaient pour "faire le laitier", ils ont l’avantage de ne plus avoir de contrainte de rechargement et les alimentations puissantes qui s'imposent, ou de… peur de tomber en panne !
La gamme SOVEL à la sortie du conflit :
Ben oui, je sais...
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On se souvient que SOVEL avait initié un nouveau type de benne à ordures ménagères (voui, les fameuses BOM
…) permettant également de vider les poubelles de façon moins fatigante que les manipulations ancestrales.
Mais c’était peut-être arrivé un peu tôt.
Petit retour en arrière :
En août 1919, la société
SITA, Société Industrielle des Transports Automobiles, remporte le marché de la ville de Paris pour la mise au point d'un véhicule électrique destiné au ramassage des ordures ménagères.
Elle fera appel à SOVEL dès 1925.
(La SITA deviendra SUEZ Environnement en 2015).
Les autres grandes villes avaient suivi le mouvement, mais au départ seules quelques-unes seront convaincues par les bennes tasseuses -ou en auront les moyens. Il faut dire qu’elles nécessitent de remplacer aussi toutes les poubelles de la commune, puisqu’elles doivent être adaptées au levage par le mécanisme intégré de la benne.
Cliché déjà passé, pour mémoire :
Le concept va évoluer, principalement grâce à l’achat de la licence Rey, vers des bennes tasseuses fonctionnant sur un autre principe, toujours d’actualité : la cloison intérieure mobile (un autre procédé fait appel à une vis sans fin). On simplifie ainsi la mécanique de basculement, qui ne se fait désormais que vers l’arrière pour le vidage.
SOVEL intègre donc la fabrication de ces nouvelles BOM, soit en livrant un camion complet, soit en les fabricant pour qu’elles soient adaptées à d’autres châssis. Elles se nommeront
BT suivi d’un numéro, par exemple BT 1, BT 2, etc.
SOVEL initiera également le principe de la poubelle rectangulaire, ancêtre de nos conteneurs actuels.
Benne tasseuse par basculement sur châssis
RENAULT R4247 (1959) :
... un galion, quoi...
Benne tasseuse avec cloison mobile sur châssis
BERLIET GLC 6 M2 (1960) :
… ou
GAK 4 de 1963 :
Pour les grandes zones de couverture, les bennes verront leur volume adapté à des gros porteurs.
BT 2 sur
BERLIET GBK 6 (12
T5 de PTC), 1959 :
BT 5 sur UNIC MZ 124 CA Esterel (19
T), 1960 :
Les camions non immatriculés semblent avoir été photographiés chez SOVEL, qui se charge de monter les bennes sur les porteurs, compris peinture et essais.
Ce qui n’empêche donc pas SOVEL de fabriquer du… SOVEL sur des châssis et des cabines maison :
Nous sommes tout de même en 1960, mais seul le Berliet GAK et sa cabine avancée est vraiment moderne, à l'époque.
Les autres camions ont un peu le même aspect.