Le "Meusien"

[rms olympic]

Outre ce Crochât, le "Meusien", lui, n'avait pas eu un grand parc d'autorails à son effectif. Un autorail Renault, type "RS" devait, également, être à l'effectif du réseau Meusien ?

[Beyer-Garrat]

Passionnant comme d'habitude Tirefond

Concernant les "arbres" feuillus donc en arrière du front ils pouvaient servir de "rideaux d'arbres" généralement vrais pour gêner les observateurs d'artillerie depuis les ballons captifs
ou les Taubes Allemandes en repérage.

Les faux arbres étaient utilisés sur la ligne de front, en fait des moignons dont il ne restait que le tronc remplacer ou ajouté pendant la nuit par des cylindres
métalliques camouflés contenant un observateur en dehors de la tranchée.

[Tirefond]

Tout à fait d'accord BG. Une "étincelle" m'était venue au souvenir de CPA montrant le camouflage de centaines de mètres, voire de kilomètres de route par des panneaux de tissus peints, accrochés à des poteaux alignés le long de la chaussée (on peut d'ailleurs douter de la durabilité d'un tel montage qui devait être extrêmement sensible au moindre vent un peu fort comme au souffle des obus). Je me suis dit qu'une telle énergie pouvait tout aussi bien être déployé pour créer et installer de faux arbres. Mais, au vu des photos de l'explosion que je viens de montrer, et des routes bordées de "vrais" arbres j'abandonne complètement mon idée.
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Justement voici une autre photo de l'explosion du 18/9/1917. Que penser ?

Revenons à la gare de Lissey-Ecurey. Voici quelques vues que je situerais vers 1939 vu la tenue des militaires et les matériels automobiles en arrière-plan. Elles semblent prises le même jour. La gare est mal entretenue et en désordre. La présence de militaires français à cet endroit ne se justifie, à mon avis, que suite à la mobilisation de septembre 1939.

Mais que fait donc cette loco en gare et en pression alors que l'exploitation a cessé au plus tard en 1938 ? Les bidasses semblent les mêmes sur les photos notamment celui en vareuse claire au premier plan qui a l'air content d'être là. Mais il y a aussi, semble-t-il, du personnel civil. Des trains auraient été remis en marche pour des besoins militaires avec du personnel de la SE rappelé ? Pourquoi pas...

Une vue un peu plus large montre des camions. Avec leurs bandages pleins ils n'ont pas l'air de toute dernière fraicheur...

Il est temps, maintenant, de voir les quelques photos illustrant l'antenne construite par les Allemands de Damvillers à Etraye, au pied, là aussi, des Côtes de Meuse. Cette antenne constitue, sous l'occupation, le terminus de l'exploitation de la ligne car, au delà, elle se trouvait sous le feu de l'artillerie française. Selon "Voie étroite" une exploitation nocturne et discrète, sans locomotive, a pu se prolonger jusqu'à Azannes, voire Gremilly lorsque les lignes françaises ont reculé lors de l'offensive sur Verdun de février 1916.
Sur la courte longueur de cette antenne trois sites ont été installés : Etraye-Est (Ost), Etraye tout court, et Etraye-Montagne, crois-je déchiffrer, le terminus.
Nous sommes à Etraye pour toutes les photos. La première doit dater du début de l'occupation alors que les coupons de voie s'empilent, au delà du cimetière, avant installation.

Maintenant les travaux sont terminés.

Et l'activité bat son plein..."fabrication de grenades à main derrière notre habitation à Etraye".

On va même se payer une petite séquence "people" avec la visite d'une importante personnalité à Etraye. J'ai cru comprendre sur certains écrits que ça pouvait être le Kaiser mais, si près du front, je n'y crois pas trop.
L'arrivée du train...

La descente du train...

Nous sommes maintenant en 1919 ou 1920. La station est démantelée, les voies sont arrachées, sauf la principale apparemment. Les matériaux abandonnés abondent et la végétation a tout envahi.

[Tirefond]

Maintenant, bien sur, c'est beaucoup plus calme.

En route pour Azannes-et-Soumazannes. Etablie en fond de vallée la ligne ne présente pas de déclivités significatives et il n'y a pas grand chose à en dire. C'était plus varié vers Montmédy.
On remarque la proximité des arrêts. Aucune trace de bâtiments pour Moirey-Flabas et Ville-Bois des Caures que je situe approximativement.
Noter en bas à gauche le site du PC du Lt-Colonel DRIANT, député de Nancy, dont l'unité a encaissé le premier choc de l'offensive du 21 février 1916, dans le Bois des Caures, justement.

Un peu après Wavrille se tient le tout petit village de Gibercy.
Tout en se montrant très dure avec la population occupée, en raison alléguée du souvenir des francs-tireurs de la guerre de 1870, l'armée allemande ne néglige pas les plaisirs balnéaires. Voici les bains construits à Gibercy:

Nous voici à Azannes-et-Soumazannes. On situe encore bien la gare sur cette PVA de 1948.

C'est peut être elle que l'on aperçoit ici dans la verdure.

Encore une poignée de kilomètres et nous voici à la gare de Grémilly.

[L'Amiral]

Le "Kaiser", je ne pense pas, par contre le "Konprinz" (son fils) c'est tout à fait possible.

[Tirefond]

Au grossissement on s'aperçoit, même de dos, que c'est une personne âgée qui porte une grosse barbe ! Ce qui n'était pas le cas du Kronprinz, je crois...

[Tyrphon]

Le "Kaiser", je ne pense pas, par contre le "Konprinz" (son fils) c'est tout à fait possible.

Je sais qu'il n'était pas réputé être très malin, mais c'était plutôt le "Kronprinz" (littéralement le "prince de la couronne").

[Tirefond]

Bon, encore deux vues sur l'explosion de Lissey et on passe à autre chose...
Voici, au fond, la ligne et la gare de Lissey-Ecurey, Le dépôt de munitions, à droite, est perpendiculaire à la ligne SE.

Voilà l'explosion, celle de 1919, a peu près sous le même angle...Finalement j'ai l'impression qu'il y a eu deux explosions...Lissey est un endroit dangereux.

Reprenons : voici le tracé de Gremilly à Bezonvaux, par Ornes. Ce village a été rasé par la guerre. Il est "Mort pour la France". Même sur PVA il est difficile de le localiser.

Heureusement on a une photo de la gare. Il est difficile de donner une date à ce cliché. Entre avril et août 1914, à l'ouverture de la ligne, alors que les abords sont encore nets et sans herbes ? Mais pourquoi le pignon est-il déjà sale ?
Dans les années 30, après reconstruction de la ligne ? Mais pourquoi reconstruire une gare d'importance dans un village abandonné ? 718 hab en 1911, 23 en 1921.

Occupé par les allemands en 1916 il est détruit par les deux artilleries. Néanmoins, un Feldbahn y est installé, comme pratiquement dans tout l'immédiat arrière-front.

Ca me donne l'occasion de placer quelques photos de ces petits trains bien que ce ne soit pas directement mon sujet. On voit sur ce mauvais cliché que les installations suivent de près l'avancée des troupes : le soldat est encore en tenue de combat qu'une pile de coupons de voie attend déjà son installation, à droite de la photo...

506-Ornes Feldbahn159_001.jpg (40.98 Kio) Vu 778 fois

Là, j'ai vaguement l'impression que ce sont des français qui pilotent ce Deutz chargé d'une corvée d'eau, selon la légende. Celle-ci situe le cliché en "Voevre" (sic).

Pour celui-ci il va falloir redresser la situation. A droite, l'officier semble peu apprécier la nouvelle allure de son locotracteur. L'image serait prise à Etraye.

Comme d'habitude, il y en a qui travaillent pendant que les autres jouent au train ! Donnerwetter !

[L'Amiral]

Le "Kaiser", je ne pense pas, par contre le "Konprinz" (son fils) c'est tout à fait possible.

Autant pour moi, "Kronprinz" en effet! Moi je pensais à celui qui est debout façe au "barbu". Il était en effet de grande taille, par contre, n'en déplaise à la propagande de l'époque, il était loin d'être idiot. Simplement, lui était dans le vingtième siècle, aussi ses théories politiques n'étaient pas du goût de tout le monde.

[Large]

http://www.passion-metrique.net/forums/download/file.php?id=170828&t=1
Au niveau des voitures à voyageurs de couleur claire, il semble qu'elles proviennent des chemins de fer départementaux des Ardennes (CA) ; Ils desservaient Charleville où le Kronprinz avait son quartier général.

Le personnage qui est de dos avec une canne et un manteau clair, pourrait être l'empereur Guillaume II, ce dernier possédait un handicap du bras. Il est photographié avec une canne.https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_II_d%27Allemagne

la présence de son fils est plus dure à établir car ce dernier est plus grand que son père.

Une image des voitures des CA en gare de Montcornet, avec plateformes, dix glaces latérales et surtout le haut des baies est arrondi. On trouve cette disposition sur le réseau des Ardennes.

Source de l'image http://ville-sissonne.fr/histoire_train.php

[chef de gare]

Cela semble être lui.
https://www.delcampe.net/static/img_large/auction/000/351/212/103_001.jpg

[Tirefond]

Bravo pour cette trouvaille !
Il s'agit du roi Louis III de Bavière qui visite les troupes. Il a succédé, après une période de régence, au célèbre roi Louis II de Bavière, déposé pour ses extravagances et constructeur du non moins célèbre château de Neuschwanstein. Louis III était son petit cousin. Ce fut le dernier roi de Bavière.
En 1916 il a 71 ans et, à cette époque, à 71 ans, on était vieux...
Ca mérite la photo.

[Tirefond]

Si Neuschwanstein ne dit pas forcément grand chose au lecteur, une petite photo de ce célèbre château montrera mieux l'une des résidences des derniers rois de Bavière.

Bon, pendant ce temps là, à Bezonvaux, on étend le réseau du Feldbahn.

En se penchant un peu on aperçoit une construction qui a pu être l'abri de l'arrêt de Bezonvaux.

Voici le tracé de la SE de Bezonvaux à Vaux.

Mais il n'y a pas que le simple tracé de la SE. On peut encore repérer un épi de tir pour artillerie lourde sur voie ferrée et le raccordement en gare de Vaux-devant-Damloup.

Qu'en penser ?
Mon hypothèse : ouverte à la circulation en avril 1914 la ligne se retrouve mêlée au conflit dès la fin du mois d''août, pour sa partie nord, comme on vient de le voir, plus tardivement pour sa partie sud. Pour se protéger de l'avancée allemande de ce coté, un épi de tir est créé en urgence au lieu dit Le Grand Chénas. En ce début de conflit l'ALVF n'est pas encore très développée. Néanmoins du matériel à voie normale existe que l'on peut rapidement mettre en oeuvre. La gare Est d'Eix-Abaucourt se trouve à 4 km. Sa disposition qui fait se longer ligne VN et ligne de la SE est idéale pour qu'un troisième rail soit posé rapidement d'Eix-Abaucourt au Grand Chênas sur un parcours au profil facile. Pourquoi organiser un rebroussement à Vaux ? Un raccordement directe à voie normale permet de limiter cette sujétion même si une voie VN de rebroussement en gare de Vaux, formant triangle, n'est pas à exclure.
N'oublions pas que la ligne SE est organisée en deux tronçons distincts : Verdun-Vaux-Montmédy et Vaux-Commercy. Il n'y a guère de trafic direct Montmédy-Commercy à attendre. Il est à mon sens tout à fait vraisemblable que le raccordement direct de Vaux ait été établi en VN pour alimenter l'épi de tir. De toute façon, l'arrivée des allemands à proximité ne s'est pas fait attendre très longtemps et cette installation n'a du servir que peu de temps.
Carte Michelin des années 30 aimablement fournie par Monsieur Lapin permettant de situer mon hypothèse.

PVA de 1948 où le RAC est encore bien visible.

La Gare SE d'Eix-Abaucourt.

PVA montrant la proximité de la VN et de la SE.

[Tirefond]

A la sortie de la gare d'Eix-Abaucourt la ligne SE passait sous la VN Verdun-Conflans par un pont avant de partir vers le sud. Ce pont a prolongé sa carrière en servant également à une VN. Il s'agissait de l'embranchement de desserte du camp de munitions établi sur le site du fort du Rozelier, au sud-est de Verdun. Construit au temps de l'OTAN ce camp a été repris par la France et fonctionne toujours. Il est d'ailleurs soigneusement flouté sur G-maps... Mais vu la végétation dans la tranchée qui succède au pont ce raccordement ne semble plus en activité.

Les tracés VN et SE divergent peu après le pont et la SE arrive à Moulainville où le BV de l'arrêt est toujours présent.

On va maintenant circuler en plaine de Woëvre, "sous les côtes" comme nombre de noms de villages vont nous le rappeler. C'est une appellation géographique qui marque fortement cette région, différente de la région de Verdun. Les habitants disent très volontiers qu'ils viennent, où habitent, "sous les côtes".

Nous voici, justement, à Châtillon-sous-les-Côtes (extrait de Voie Etroite) :

La gare est toujours là.

Quelques kilomètres après, c'est Haudiomont. Les villages de cette région sont très rapprochés, les BV ou arrêts le sont aussi...
Une vue tirée de "Voie Etroite".

Bien que cachée par des arbres, cette vue nous montre qu'elle est toujours présente.

Tout aussi rapidement nous voici à Manheulles.

A bientôt, rendez-vous à Fresnes-en-Woëvre...

[Patrick ze rabbit Deludin]

je suis, je suis .

On va maintenant circuler en plaine de Woëvre, "sous les côtes" comme nombre de noms de villages vont nous le rappeler.

Il y a la même chose dans le département de la Haute-Marne, à côté, sous une forme légèrement différente.
Pour comprendre, il faut une carte avec les courbes de niveaux :

Rochefort est "sur-la-côte" parce que sur le plateau.
Roôcourt est "sous-la-côte" ou "la-côte" seulement, selon les cartes et les époques, parce que située dans la vallée.
C'est du au "relief de cuestas" qu'on nous a appris à l'école il y a... oooouuuuuhhhh : rebord est du bassin parisien, côtes de Meuse, butte témoin, etc.
Cela explique les tracés sinueux des voies ferrées et des rivières, Marne, Suize , Rognon , Meuse, Moselle...
C'était la minute du Lapin géographe .