Le "Meusien"

[chef de gare]

Sur l'ami Delcampe on retrouve un exemplaire de cette CPA posté le 21/10/1918, ce qui correspondrait bien à la file de machines abandonnées sur la gauche.

[oie galopante]

Voilà pour ma théorie. Il s'agit probablement d'une ligne de locomotives empruntées, après la fin de la première guerre mondiale.

[oie galopante]

La même image est publiée dans le livre "Les Petits Trains de Jadis - Est de la France" par Henri Domengie et José Banaudo (page 63). Les auteurs identifient la locomotive la plus proche de la caméra comme une Pinguely 030T du département de la Haute-Saône.

[YVES]

Malcom, tu vas devoir changer de pseudonyme, non plus "oie galopante", mais "sherlock" !

[oie galopante]

Merci, Yves.

Ces jours-ci, l'oie ne voyage pas loin. Il est devenu un Sherlock du fauteuil.

[Tirefond]

La légende suggère que ce petit bâtiment est la gare, peut-être une construction antérieure au bâtiment de deux étages dans les images de la page 4. La voie est toujours métrique, et il semble y avoir une file de locomotives partiellement cachée par l'arbre à gauche. Je me demande si la photo a été prise après la fermeture de ce tronçon de ligne en 1929, et avant la conversion en VN.

Belle photo que je ne connaissais pas. Le petit bâtiment est en effet la gare. Elle est tout à fait semblable aux autres bâtiments anciens de la ligne que l'on peut voir dans les pages du début de ce fil. On est encore en voie métrique. Elle semble avoir disparu après le passage en VN. Il est bien possible que l'on soit à la fin de l'exploitation et que la file de locos garées là soit en attente de vente ou de ferraillage...

[oie galopante]

En effet, Tirefond - c'était ma pensée jusqu'à ce que chef de gare trouve un autre exemple de la carte datée de 1918 (voir ci-dessus).

J'ai trouvé un peu plus d'images sur ce site, y compris une autre de Haironville.

http://www.train-jouet.com/PA/Vente-CPA ... Meuse.html

No.26 SUZANNE à Haironville (image recadrée et nettoyée)

Le bâtiment de la gare est juste visible à droite. Au loin, on aperçoit une autre locomotive, ainsi qu'une remise et un réservoir je pense.

[Tirefond]

A mon avis cette dernière photo est prise au tout début de la mise en service de la ligne.
Plusieurs indices : le ballast est bien apparent, pas encore envahi par la terre et l'herbe. La locomotive est très propre, ses tampons sont luisants...Le petit quai en terre de la gare est propre, sans un brin d'herbe. Le dossier du couvert parait, lui aussi, tout neuf.
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2ème hypothèse pour la file de locomotives visible sur la photo précédente : avec la fin de la bataille de Verdun les besoins en matériel ferroviaire ont diminué au cours des années 1917 et 1918. Des locomotives auraient alors été stockées sans emploi sur différents débords mais pas encore rendues à leurs réseaux propriétaires dans l'hypothèse d'une reprise des offensives ennemis autour de Verdun.
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Belle série de photos sur ce site du département de la Meuse. Dommage qu'elles ne soient pas toutes repérées. Toutefois un certain nombre semblent prises au même endroit, c'est à dire devant un énorme tas de briquettes. On peut émettre l'hypothèse qu'il s'agit du dépôt de Revigny car on ne voit guère quel autre lieu de la ligne mériterait un tel stock de ravitaillement (Bar le Duc ?). De plus l'une des photos présente bien la façade typique des remises en bois du dépôt de Revigny (la Suzanne à sa livraison en 1890).

[oie galopante]

Je suis d'accord, Tirefond. "Trois pour trois" comme diraient nos amis américains.

[Tirefond]

Un dernier regard sur Villotte...
Avant,

Maintenant.

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Un texte intéressant sur le site du Musée du Génie, à Angers, qui décrit l'action de cette arme pendant la bataille de Verdun. J'ai fait un choix des paragraphes concernant le ferroviaire.

Erreur sur la photo de gauche : il s'agit de Souilly et non de SEuilly qui n'existe pas dans la région.

Agrandissement de la photo de Souilly et du pont de Froidos.

Et justement, la fois prochaine, on s'arrêtera à Froidos grâce au journal d'un cheminot américain mobilisé, mis en ligne et qu'Oie Galopante m'a signalé.

[Ramon Soupalognon]

J'avais acquis il y a déjà pas mal de temps cette photo, sans nom de photographe ni lieu ni date, pourrait-il s'agir de matériel du Meusien ?

Ramon

[Tirefond]

Il y a deux tampons au couvert. C'est un bon début....
Mais combien de réseaux métriques avaient deux tampons à leur matériel ? Je l'ignore.

[Didierd]

Dégâts causés par une inondation ?

Didier.

[Tirefond]

J'avais dit Froidos pour l'hôpital ? C'est une erreur. Il s'agit de l'hôpital 11 B de Fleury sur Aire, bâti à cheval sur les communes de Fleury et d'Autrécourt sur Aire. Déclenchée en Février 1916 la bataille de Verdun conduit aux aménagements ferroviaires déjà évoqués ainsi qu'a l'installation d'un HoE (Hôpital d'Evacuation) le long de la ligne VN 6 bis ouverte à la circulation le 20 juin 1916. L'ouverture de l'hôpital est concomitante. Il fonctionnera jusqu'en 1919. Il prendra place dans une longue prairie parallèle à la ligne du Meusien et sera traversé par la 6 bis. Le voisinage des deux réseaux sera ici aussi très proche puisque les voies VN et Meusienne se croiseront au nord de l'hôpital.

Sur cette PVA de 1931 on devine encore très bien le triangle de retournement des machines. Car, au nord de l'hôpital, s'est installée une gare. On est à la bifurcation des branches de la 6bis vers Clermont d'une part, Verdun par Dugny d'autre part.
Voici le champ de nos jours, avec le monument commémoratif et le plan du secteur.

En 1917, la gestion de la ligne 6bis fut confiée aux troupes américaines fraîchement débarquées. C'est ainsi que le jeune Edwin Paul Dudley, cheminot au Santa Fé Railroad, mobilisé au 13ème Régiment du Génie (ferroviaire) se retrouve le 11 septembre 1917 à la gare de Fleury sur Aire qui devient le "Headquarter" du régiment. Ce fut l'une des premières unités arrivées en France.
Discrétion militaire oblige il évoque peu ses fonctions. On comprend un peu qu'il est "dispatcher"...Comme tous les soldats il s'épanche par contre beaucoup sur ses conditions de vie, forcément difficiles, où alternent de longs moments d'inactivité et d'ennui avec des périodes d'activité intense et des bombardements de l'hôpital et de la gare.
La desserte de l'hôpital semble réservée à la VN, les trains sanitaires du Meusien état dirigés vers les hôpitaux de Revigny et Bar le Duc.

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Bar le Duc, justement. On va maintenant essayer d'avoir quelques aperçus de la branche Bar le Duc - Verdun.
Voici la situation de la gare du Meusien, juste à côté de la gare de l'Est.

Sur cette CPA bien animée, on reconnait un tombereau et un couvert meusiens sur la droite.

Voici maintenant le BV Meusien en pleine période guerrière.

Cette PVA du BV de l'est trahit la période : La verrière au dessus des voies est en partie démolie, des baraquements pour le ravitaillement des troupes en transit sont installés dans la cour de la gare.
Des voies du Meusien longent le port du canal de la Marne au Rhin.

Une autre vue de la gare Meusienne, perpendiculaire aux voies.

Enfin, une vue actuelle de la gare devenue, apparemment, un simple bureau de l'équipement du Conseil Départemental. Elle a même perdue toute référence à son passé ferroviaire...

Puisqu'on est entre nous, je trouve bien dommage qu'aucun hommage ne soit rendu à ce petit chemin de fer pour les services rendus pendant la bataille de Verdun. La Voie Sacrée fait systématiquement l'objet de rappels et de reportages lors des émissions historiques (ainsi que de belles bornes casquées, sur le terrain), et c'est mérité puisque c'était la première mise en oeuvre du transport automobile à cette échelle mais le rôle du Meusien pourrait bien être rappelé, sur cette gare par exemple.
Enfin, heureusement, l'Association La Suzanne travaille en ce sens.

[Tirefond]

Peu de kilomètres après la gare de Bar la ligne passe au-dessus du canal de la Marne au Rhin. On devine encore les culées du pont biais aujourdhui disparu.

Cette très mauvaise CPA permet de voir (deviner...) un train quittant Bar et abordant le pont.

(Si quelqu'un a une meilleure vue de cette CPA, je suis preneur...)
La ligne quitte bientôt les faubourgs de Bar pour gravir les flancs de la vallée de l'Ornanin.
Sur cette CPA des années 30 on devine encore très bien les traces du triage dit "du Stand" qui permettait, pendant la 1ère GM, de stocker et de gérer les trains, ce que ne permettaient pas les quelques voies de débord de la gare de Bar, coincées entre les voies de la gare de l'Est et le port du canal de la Marne au Rhin.

C'est au Nord de cet ancien triage que débute la voie reconstituée de l'association La Suzanne.

Grossissement obligatoire pour voir quelque chose sur cette carte !
Le long de la vingtaine de kilomètres entre Bar le Duc et Rembercourt aux Pots on va trouver une halte et trois stations.
La halte, c'est Saint Christophe, aujourd'hui terminus de la voie de La Suzanne.

La première station, c'est Vavincourt. On ne retrouve, en pleine campagne, qu'un emplacement, à gauche de la photo, et un talus au milieu des champs, à droite.

Un tout petit kilomètre plus loin, c'est Hargeville sur Chée.

Et enfin, Condé en Barrois. Pas de photo mais une rue et le souvenir de la gare...

Encore quelques minutes et nous arriverons en gare de bifurcation de Rembercourt aux Pots. Comme le "tronc commun" Rembercourt-Beauzée a été décrit en page 7 je vous donne rendez-vous directement au pont de Beauzée...