Cher tous,
Voici des précisions sur "Les tramways de Neptune", retrouvés près de Guernesey
Depuis 1870, des Belges ont financé, équipé et/ou exploité 450 réseaux de tramways et de chemins de fer secondaires sur les 5 continents. Parmi la quarantaine de holdings spécialisés en la matière, on retiendra la Société générale de Chemins de fer économiques et la nébuleuse du groupe Empain, sans oublier la Compagnie mutuelle de Tramways. Pas moins de cinquante constructeurs de matériel ferroviaire ont livré des voitures de tramways à ces réseaux ; d’autres entreprises se sont spécialisées dans les équipements électriques, les rails et appareils de voie. Ce formidable mouvement a connu son apogée en 1914.
Les tramways du Caire sont une joint venture des « Economiques » précités et du groupe Empain. Les deux associés ont inauguré leur réseau cairote le 12 août 1896 ; il atteindra 69,6 km d’extension en 1930, desservis en 1938 par 383 motrices et 289 remorques, toutes construites en Belgique. Seuls quelques équipements électriques de conception allemande ou américaine font exception à cette préférence nationale, aux tout début de l’exploitation. Ce réseau est resté dans des mains belges jusqu’en 1960.
De 1895 à 1913, les Tramways du Caire ne commandent que des tramways ouverts, présentant des compartiments « harem » (pour dames seules) et parfois de 1ère classe, situés soit aux extrémités de la voiture, soit au centre. Seule la ligne des Pyramides, exposée aux vents du désert, est doté de motrices fermées. Le 18 novembre 1898, les Tramways du Caire décident de commander 10 motrices à La Métallurgique (usine de Nivelles) avec des moteurs Thomson Houston, pour 12.700 BEF pièce, livrées à Gabbary (le port d’Alexandrie), droits de douane non compris. Ces voitures n’arriveront jamais au Caire…
En effet, le SS Belgique de l’armement Adolf Deppe, à bord duquel les tramways avaient été embarqués à Anvers, sombra dans la nuit du 10 novembre 1899 au large des Casquets, un groupe de rochers à 13 km au nord-ouest de l’île anglo-normande d’Aurigny. Le bateau de 2560 tonnes, construit en 1889 ne put résister à une terrible tempête. Seuls 8 des 26 membres d’équipage survécurent en étant recueillis par le St Kilda. Les Tramways du Caire ne se sont guère formalisés de ce naufrage : la responsabilité du transport incombait à Thomson – Houston qui a dès lors fourni 10 autres motrices en 1901. Les Tramways du Caire eurent l’élégance de ne pas réclamer de pénalités de retard.
Le SS Belgique vient d’être redécouvert par un groupe d’amis de Grande-Bretagne et d’Allemagne qui partagent un intérêt pour l’exploration et la conservation des épaves profondes, des grottes et / ou des mines. La plongée les emmène partout dans le monde. Ce groupe comprend des plongeurs techniques, des instructeurs et des évaluateurs d’instructeurs formés par diverses agences de plongée techniques, y compris Global Underwater Explorers. (
https://www.gue.com).
A cette nouvelle, Tramania a aussitôt pris contact avec cette équipe de plongeurs et spécialement Leo Fielding.
Tramania est heureuse d’avoir pu apporter aux plongeurs des renseignements, plans et photographies qui ont permis d’identifier ces véhicules dont la disparition tragique était déjà évoquée en page 42 de son livre « Les tramways belges en Egypte », sous le titre « Les tramways de Neptune ».
Vue sous-marine en 3D Création du modèle 3D par TRAMANIA, sur base des photos de Guy Trees, plongeur et photographe professionnel.
L’ASBL Tramania, constituée en 1993, a joué un rôle moteur pour la conception, le financement et la construction du Centre de découverte du vicinal à Thuin.
TRAMANIA a aussi restauré la remorque vicinale A.1584 et la motrice 57 des Tramways verviétois au musée du MTCW à Liège.
Elle publie un périodique trimestriel « Tramania » consacré à l’histoire des tramways belges, tant en Belgique qu’à l’étranger.
Elle a aussi édité plusieurs livres consacrés, notamment, aux tramways belges à Tientsin, en Russie, en Egypte et dans l’Empire ottoman.
En 2023/2024 devrait sortir un nouveau livre sur les Tramways de Julien Dulait (Electricité et Hydraulique) et en 2024 l’histoire des tramways de Shanghai ainsi que les carnets de Julie Jacquemin, relatant sa vie d’épouse du directeur des tramways de Kischineff.
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