Poursuivons notre petite monographie.
En 1923, la barge Solway remorquée par un remorqueur à vapeur est remplacée par un chaland à moteur : "Le Camarguais".
Celui-ci est construit par les Chantiers de Normandie au Grand Quevilly près de Rouen. Il assurera le transport de la production de la carrière jusqu'à la fin.
En 1955, l'exploitation de la carrière est considérablement modifiée. Le front de taille est abandonné et une nouvelle carrière est ouverte en haut de la colline.
Le réseau vapeur disparaît mais le réseau automatique est conservé tout en étant déplacé.
Voici d'abord une vue générale prise le 1er juillet 1966.
Les pierres sont d'abord chargées par des engins routiers dans la carrière supérieure. Elles descendent ensuite par une galerie pour ressortir au pied de la falaise de l'ancienne carrière.
Un tapis roulant les conduit au concasseur. La caillasse est alors chargée dans les wagonnets qui grimpent une rampe assez forte grâce à une chaîne continue avant de descendre par gravité jusqu’aux trémies de chargement du bateau.
Le sable n'est plus rejeté dans la calanque mais accumulé dans la partie Nord de l'ancienne carrière.
La zone des trémies n'est pas vraiment modifiée, mis à part le déplacement de la voie.
Cette photo du site permet de bien visualiser les lieux.
La même vue légendée.
Sur cette CP en couleur du début des années 60, on voit bien la zone des trémies.
Sur cette vue, on aperçoit "Le Camarguais" en cours de chargement.
Une vue de la carrière dans l'autre direction.
La carrière Solvay a continué de fonctionner ainsi jusqu'en 1981.
Les nombreux randonneurs et touristes qui voulaient rejoindre les calanques de Port Pin et En Vau traversaient la carrière en étant bien vigilants au franchissement des voies ferrées.
Officiellement, le GR passait en bas, le long des bateaux. Mais c'était long et pénible.
En 1981, la commune de Cassis n'a pas renouvelé la concession et la carrière a fermé à la fin de l'année. Les ferrailleurs sont vite passés et les voies comme les trémies ont rapidement disparu.
ÉpilogueLa nature a repris ses droits. Les pins d'Alep se sont installés sur le terre-plein de l'ancienne carrière et on y trouve même des orchidées rares.
Après pas mal de péripéties au début des années 2000, la société Solvay a été expropriée. La carrière est devenue une porte d'entrée du Parc National des Calanques et le château, la capitainerie du port de plaisance.
L'ancien atelier et la partie en béton des trémies sont les vestiges les plus visibles de l'ancienne exploitation.
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Sources : IGN remonter le temps, clichés du 12 février 1952 et du 1er juillet 1966 ; Delcampe ; documents du parc National des Calanques ; "Le gabian déchaîné" (une publication locale de Cassis) ; l'inventaire ferroviaire et mes souvenirs personnels.