La société anonyme Aérazur Constructions Aéronautiques naît en 1927 afin de reprendre les activités de l’atelier créé pendant la Grande Guerre par Georges Tinssonnier, ancien ingénieur de la firme Clément- Bayard, pour la fabrication des ballons et des parachutes.
L’année suivante, elle fusionne avec les établissements de mécanique fondés au lendemain du conflit par Lucien Hatton et Michel Claude et spécialisés dans la production de treuils et de matériels roulants pour l’aviation. L’entreprise s’installe dès l’origine à Issy-les-Moulineaux et travaille essentiellement au profit du jeune ministère de l’Air, fabriquant de façon continue des ballons d’observation, de protection, des treuils mobiles, des parachutes de sauvetage, des canots pneumatiques ainsi que des véhicules spéciaux – camions-ateliers, remorques labo-photo, etc.
En 1937, le département « matériels roulants » est délocalisé dans une nouvelle usine à Gennevilliers tandis qu’une troisième unité de production voit le jour à Cognac en juin 1938, dans le cadre de la décentralisation des industries de Défense nationale. La défaite de juin 1940 marque un coup d’arrêt pour Aérazur dont les usines sont réquisitionnées et les fabrications arrêtées. À la Libération, les activités reprennent difficilement, l’usine de Gennevilliers bénéficiant fort heureusement d’importants travaux dans le domaine de la carrosserie jusqu’à sa disparition en 1969 et l’intégration progressive de ses ateliers au sein des établissements Carrier dans lesquels Aérazur a pris une participation majoritaire.
Les centres de production d’Issy et de Cognac s’efforcent de se reconvertir dans de nouveaux secteurs – pantographes, carotteurs, treuils pour planeurs, bazookas, valves anti-G, etc. – tout en effectuant des réparations d’avions pour le ministère de l’Air. À partir de 1948, le redémarrage des activités textiles permet à la société de se relancer sur le marché des parachutes. Grâce à une équipe d’ingénieurs brillants dirigée par Pierre Leroy, Aérazur s’oriente progressivement vers l’étude et la mise au point de parachutes à hautes performances, plus rémunérateurs – freins d’avions, ralentisseurs, stabilisateurs, charges lourdes, grandes vitesses, etc. – mais aussi vers des activités nouvelles connexes : filets de barrières d’arrêt, flottabilités d’hélicoptères, pantalons anti-G, gilets de sauvetage et paquetages de survie. Dans le même temps, l’entreprise met au point une gamme de bateaux pneumatiques révolutionnaire, les Attaque, et développe des ballons captifs géants pour le CEA.
En 1969, Aérazur se dédouble en une holding, prestataire de services, Aérazur SA, et une société d’exploitation, Aérazur CA (Constructions Aéronautiques). De nouvelles filiales sont par la suite créées telles Adar – spécialisée dans les vannes télécommandées pour pipeline – et Aérazur Électronique – orientée vers le médical –, dont les mauvais résultats conduisent à la faillite de la société-mère aboutissant au rachat d’Aérazur CA par Zodiac en 1978. Après l’acquisition par le Groupe d’EFA (Études et Fabrications Aéronautiques), est créée Aérazur- EFA, filiale à 100 % de Zodiac, rebaptisée du nom unique d’Aérazur à la fin des années 1980.
Point de départ de la branche aéronautique du Groupe, Aérazur poursuit ses activités tout en bénéficiant de l’apport successif des sociétés Parachutes de France (1983), Superflexit (1984), Plastiremo (1987), Air Cruisers (1987), Pioneer (1988), Kléber Industries (1990) et Amfuel (1995). C’est au cours des années 1990 que s’opère le changement industriel par l’inversion des proportions entre produits militaires et produits civils au bénéfice de ces derniers. En 2014, le nom Aérazur disparaît, la société étant rebaptisée Zodiac Aerosafety Systems.
J'ai souligné ce qui nous intéresse et qui je pense lève un peu le voile

